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Regards coquelicot
29 mai 2008

Un papillon rouge (à moins que ce ne soit un coquelicot...)

Bonjour à tous...

Moi ce sont les mots essentiellement qui m'animent de leur beauté.
De leur beauté ou de l'urgence de dire les choses parfois durement mais le mieux possible, de manière à toucher
m'a invitée à mettre ici le texte que j'ai écrit hier sur mon blog
parce qu'il évoque les coquelicots que j'aime d'un profond amour (comme les arbres d'ailleurs)
Je suis une amie de NarB, qui m'a invitée à venir admirer vos photos magnifiques mettant en scène cette fleur si fragile et si forte. J'ai admiré vos créations, j'ai rêvé un moment...
Et puis me voilà... avec des mots, avec mes petites paroles
merci de m'accueillir parmi vous

La peinture est de Catherine Suchocka


sous_la_pluie_by_Catherine_SuchockaElle s'est plantée tellement longtemps sur le terrain de ses silences, qu'elle a pris racine, est devenue statue de pierre. L'attente a quelque chose de poignant quand elle est attente stérile, ventre refusé, couplet inutile d'une chanson périmée, petites paroles jetées dans le mépris du temps.

Alors elle a regardé autour d'elle, a vu que ses silences pleuraient d'impuissance et jetaient dans le vent des larmes frigorifiées. Et les larmes se sont incrustées dans la pierre des chemins. Comme des gouttes d'absence.

Il est une violence qui brise, il en est une autre qui force à se mettre debout. Elle respire largement, au rythme de son ventre qui cherche à s'orienter vers le soleil.

Heureusement que ses mains sont chaudes et bonnes sur les corps qu'elle touche, la toucheuse. Et les corps pétillent d'étincelles comme font les papillons au magnétisme ensoleillé. Afin de réchauffer la petite déesse de la lune dont le rire blanc troue l'obscurité de toutes les rues trop sombres.

Les papillons rouges enflamment tous les désirs du monde, il faut le savoir, il faut le croire... même si l'amour est toujours tissé de souffrance.

Or, les souliers cloutés l'ignorent bien évidemment, ils sont obtus et bêtes, marchent sur les coquelicots et les bleuets et aussi au travers des blés dorés qui rappellent au renard amoureux les cheveux de son petit prince. Les souliers cloutés sont proprement incapables d'entendre crisser les minuscules miettes du cristal d'amour qu'ils piétinent allègrement, comme des cons.

Mais elle s'en fout maintenant des souliers cloutés, elle rit de tout son cœur de les voir empalés sur des chimères. Les souliers cloutés font de drôles de tête, ils sont carrément coiffés au poteau..

Coumarine



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Commentaires
P
magnifique texte qui nous emporte dans ses spirales de mots ! merci pour cette contribution !
B
est-ce une utopie de demander aux humains de respecter la nature ? je crois au contraire que c'est un besoin urgent; puissent-ils regarder ce blog superbe et poétique et arrêter de massacrer nos forêts et d'occuper nos plages et nos terrains avec du béton !
N
Très beau ton texte Coum :)
L
Merci Coumarine pour avoir rejoins le cercle des coquelicoteurs avec ce superbe texte. Bravo à toi.<br /> lô
J
très beau ..............................
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